Virée Automne 2023
Suite Art.1015
Le 7 octobre, nous nous réveillons sur l’Aire gratuite des Salles-sur-Verdon. Nous faisons le tour du village que nous connaissons bien. Il n’est pas un « village perché » contrairement aux deux villages Sainte-Croix et Bauduen, puisque reconstruit entièrement.
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Du coup, la marche est plus aisée et après avoir fait nos courses à l’épicerie puis à la boulangerie, nous prenons plaisir à flâner dans les rues à la recherche d’éventuelles maisons à vendre. Nous en trouvons une, à notre goût mais le rêve s’arrêtera là.
Le village a été construit sur un petit promontoire (le plateau de Bocouenne) qui domine le lac, alors que le premier a été englouti sous les eaux de ce dernier dans les années 1970. « L’ancien village des Salles, avec ses hautes maisons de pierres serrées autour de l'église de part et d'autre de rues étroites, ressemblait à toutes ces petites bourgades de Provence, avec ses lavoirs et ses fontaines ».
Alors bien sûr, le charme du « village perché » n’est plus mais pour un village reconstruit, nous le trouvons charmant et très accessible.
De plus, il y a là des hôtels, restaurants et commerces, ce qui est appréciable, le village étant éloigné des grandes agglomérations.
Nous rencontrons une habitante avec qui nous échangeons quelques mots sympathiques et puis nous continuons notre balade dans les rues tranquilles, les touristes étant inexistants en ce mois d’octobre, à part nous.
Nous passons devant l'église Sainte Anne (patronne des bretons, n'est-ce pas un signe ?).
Avant la mise en eau, toutes les terres étant cultivées et l’élevage des ovins s’ajoutant à cette activité agricole, Les Salles vivait en autosuffisance alimentaire comme les deux autres villages de Sainte-Croix et de Bauduen. Mais voilà, le projet de barrage prend forme dans les années 60 après une première enquête préliminaire d’utilité publique en 56, les besoins en eau potable et en énergie électrique se faisant sentir.
1963 voit la demande de concession par EDF puis 1967 voit les premières expropriations. Seul le village des Salles sera entièrement détruit et sa fin sera étalée sur 18 mois. Sur 120 habitants, la moitié partira rejoindre leurs enfants établis à Marseille ou à Toulon. L’autre moitié prendra possession du nouveau village.
« Le 1er octobre 1973, alors que commence la mise en eau du lac, les derniers habitants se voient sommés de "déguerpir". Le 1er mars 1974 à 8h, la gendarmerie évacue les quelques récalcitrants restant, sans rencontrer la moindre résistance... Enfin, le 5 mars 1974, l'église centenaire - un symbole - est dynamitée à 16h45 ».
Les Sallois seront très mal indemnisés et les terres agricoles, sous estimées. Jean Gombert, le maire de l’époque, dira : "Avec le potentiel touristique que représente le barrage, nous avons un avenir certain à mes yeux. Il faut que les gens en prennent conscience et aient le courage de redémarrer". Ainsi, petit à petit, la reconversion eu lieu et aujourd’hui, la population explose en été.
Ayant fait le tour du village, nous retrouvons notre Baluchon laissé sur le parking de l’alimentation et puis, nous refaisons le tour du lac pour aller nous positionner au dessus de celui-ci, pendant le temps du déjeuner, entre Bauduen et Sainte-Croix.
Nous profitons de ce moment divin, avant de reprendre la route pour aller visiter un autre village, quelques 35 kilomètres plus loin.
À suivre…
Claire-Cerise