26 juillet 2010126/07/juillet/201006:14
A l’orée des Côtes d’Armor
« Les Forges des Salles »
Nous pénétrons dans le village sidérurgique des Forges du côté des maisons des forgerons. Que ces petites maisons sont donc jolies avec leur bouquet d’hortensias sur le seuil ! La rangée comprend 13 maisons dont 11 ont des pierres de taille de granit autour des ouvertures. Le toit d’ardoises qui les couvre est d’un seul tenant !
Nous avançons dans l’allée et passons devant chacune d’entre elles. Certaines sont ouvertes et laissent découvrir ce qu’était la vie à l’intérieur. Au rez-de-chaussée la pièce est en terre battue et possède une cheminée. Chaque logis avait son jardin et sa chanvrière. En 1841, 70 personnes environ vivaient là sans payer de loyer ! Une famille possédait une poule et pouvait avoir une vache qui paissait tranquillement sur les terres du domaine. Nous rentrons dans l’une d’entre elles… puis dans une autre…
Nous visitons le four à pain utilisé par les femmes du village, l’atelier du maréchal-ferrant et de forge. Ce n’est que vers 1850 qu’un boulanger s’installa au Salles. Tous les services utiles à la vie quotidienne se trouvaient là ! Plusieurs centaines de travailleurs vivaient là avec leur famille. La vie était probablement très communautaire d’autant plus que les maisons étaient toutes mitoyennes.
La Forge des Salles fut le plus bel exemple du patrimoine industriel costarmoricain jusqu’à l’arrêt de l’exploitation en 1877. La forge s’est tue, laissant place aux chants des oiseaux… L’exploitation artisanale du minerai se pratiquait déjà au Moyen-âge dans cette région et c’est en 1621 que la famille de Rohan (fondatrice de l’Abbaye de Bon-Repos) démarre l’exploitation sidérurgique industrielle dans la forêt de Quénécan qui lui appartient. Celle-ci est riche en minerai de fer… elle fournit également le bois qui sert à la fabrication du charbon de bois… fabrication qui se fait sur place par les charbonniers qui eux, vivent dans les bois avec leur famille, dans des conditions très rudimentaires tout comme celles des mineurs.
Nous ressortons des maisons et nous remontons l’allée vers le haut-fourneau pour venir chercher la passerelle qui enjambe l’allée et le ruisseau de « Pont Lann » qui se jette dans le Blavet et qui marque la limite entre les Côtes d’Armor et le Morbihan. L’eau apporte là son énergie motrice…
Nous montons sur la passerelle qui conserve encore les rails et un wagonnet.
Les wagonnets, qui faisaient la navette entre les halles de stockage et le haut fourneau étaient chargés de minerai et de charbon de bois… leur contenu était versé dans le gueulard, l’ouverture du haut-fourneau profond de 12 mètres et assez impressionnante je dois le dire… impossible de prendre une photo de là-haut… je la prendrai plus tard… d’en bas… endroit beaucoup plus stable ! :+)
Le haut fourneau a été démonté en juillet 1877, c‘est lui qui produisait la fonte et était allumé de novembre à juillet où une révision complète était programmée. Il était fabriqué en briques réfractaires très résistantes aux très fortes chaleurs. Et pour vous donnez une idée : pendant 9 mois, une grosse forge absorbait l’équivalent de 8000 cordes de charbon de bois, soit 200 hectares de forêt.
Nous redescendons et rentrons chez le boulanger… puis dans la cantine qui servait aux forgerons, aux gardes-chasse et aux forestiers pour se ravitailler et boire du cidre mais également, pour y rencontrer des marchants ambulants qui colportaient les nouvelles du canton. Cette « cantine », qui, jusqu’en 1954 fonctionna sous la forme d’un café-épicerie, était louée à un couple, anciens ouvriers du site.
Nous remontons vers les maisons cossues des contremaîtres qui datent du XIXème siècle.
Un ensemble de trente bâtiments compose cet ancien village sidérurgique : - Le bureau de paie d’où le régisseur gérait le domaine et les 400 personnes qui vivaient de la forge. – La chapelle qui était probablement d’obédience protestante au début du XVIIème siècle à la création des forges.
Nous descendons et montons maints petits escaliers…
et apercevons au sommet des jardins en terrasses, appelé Thabor, l’orangerie qui servait de château d’eau.
Nous arrivons devant le bâtiment qui à l’époque était celui du maître de forges.
Puis nous traversons la cour du château habité actuellement par la famille du Pontavice,
et tombons sur une reconstitution de ce qu’était une salle de classe de l’époque, tenue par les sœurs du Saint Esprit. Témoignage du paternalisme des propriétaires : pour éviter aux enfants bruits et fumées de l’usine, l’école était alors située à 300 mètres des forges.
Nous passons devant le pressoir à cidre
puis nous pénétrons dans la soufflerie qu’occupaient deux énormes soufflets actionnés par une roue mue par l’eau et le bas fourneau dont il ne reste que la « coque ». En le chauffant à 900° dans les bas fourneaux, le fer du minerai était ainsi extrait jusqu’au XVIIème siècle.
Mais cette technique de production étant limitée, l’innovation consista à pousser la température du four jusqu’à 1536°. Le métal qui coulait, contenait ainsi un important pourcentage de carbone qu’il suffisait ensuite d’affiner en le soumettant à un courant d’air qui oxygénait. C’est par le canal de Nantes à Brest, tout près, que la fonte était exportée vers les ports bretons. Cette fonte servait à fabriquer des produits en fonte comme les plaques de cheminée, par exemple… Elle était également transformée en fer par les affineurs, modeleurs et marteleurs.
Nous ressortons de là et montons un dernier petit escalier en pierre qui clôt la visite…
mais avant de quitter les lieux, nous faisons un détour pour aller voir Tréphine, qui n’est autre qu’une truie qui vient de mettre bas de mignons petits cochons noirs.
(image trouvée sur Internet)
Nous quittons ce site chargé d’Histoire et classé à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1980… Une association des Amis des Forges des Salles s’est créée, elle réunit les descendants des familles des ouvriers et des contremaîtres ainsi que les membres de la famille du Pontavice…
Et nous retrouvons notre Baluchon qui sommeille sur son petit parking et dans lequel nous prendrons de bonnes rasades de cidre et de thé accompagnées d’un bon goûter !
Mais la journée n’est pas finie !!! Il y a encore des mégalithes à aller découvrir ! C’est le cas de le dire… nous allons partir à la recherche d’une allée couverte datant du néolithique, entre 500 et 2000 ans avant notre ère ! Allez… on y va !
A suivre…
virjaja27/07/2010 08:38
Claire-Cerise27/07/2010 15:32
sittelle26/07/2010 22:23
Claire-Cerise26/07/2010 22:33
Babeth26/07/2010 20:58
Claire-Cerise26/07/2010 22:13
Virginie26/07/2010 18:12
Claire-Cerise26/07/2010 19:11
Tege26/07/2010 17:33
Claire-Cerise26/07/2010 17:44
elvy26/07/2010 16:23
Claire-Cerise26/07/2010 17:14
elvy26/07/2010 13:27
Claire-Cerise26/07/2010 14:17
marie26/07/2010 12:48
Claire-Cerise26/07/2010 14:06
Prioul Serge26/07/2010 11:30
Claire-Cerise26/07/2010 12:29
sittelle26/07/2010 09:22
Claire-Cerise26/07/2010 09:31
virginie26/07/2010 09:11
Claire-Cerise26/07/2010 09:27
eleonor26/07/2010 08:59
Claire-Cerise26/07/2010 09:18