Virée automne 2024
Suite Art.1038
Le 9 octobre, après un ciel bleu azur toute la matinée, la pluie est arrivée à midi alors que nous nous régalions d’une bonne pizza. Le vent est arrivé ensuite ! Ce soir nous sommes toujours sur l’Aire CCP de Roquefort et attendons un passage pluvieux programmé.
Le 10 octobre, nous quittons Roquefort (40) et roulons toujours dans les Landes, jusqu’à Grenade-sur-L’Adour qui signifie en latin : terre fertile en céréales. Après s’être installés sur l’Aire CCP au dessus du fleuve...
...nous visitons illico la minuscule bastide qui n’a rien à voir avec Labastide d’Armagnac !
Cependant, son histoire débute lorsque le village est érigé en Bastide ce qui développa rapidement son commerce.
En 1442, le roi Charles VIII (marié à Anne de Bretagne) passa dans la ville ; En 1652, elle fut assiégée et brûlée en partie par le capitaine Balthazar.
Nous y découvrons de vieilles maisons... de vielles ruelles...
...le fleuve "Adour" qui traverse le village...
...et l’église paroissiale et son histoire que je vais vous conter, ou plus exactement, l’histoire d’un de ses paroissiens. Pourquoi ? Parce qu’il se peut qu’il soit bientôt béatifié !
Jean Cassaigne est né en 1895 à Grenade-sur-l’Adour.
Son père Joseph est négociant en vins. À 10 ans, Jean perd sa mère Nelly. En 1907, il part au collège chez les Frères des écoles chrétiennes réfugiés à Saint Sébastien en Espagne, suite à l’expulsion par les lois anticléricales de la IIIème République.
De 1911 à 1913 il s’associe avec son père qui souhaite que son fils reprenne son commerce. En 1913, contre l’avis de son père, il rentre à l’École apostolique de Saint Lô dans la Manche. À 19 ans, il est engagé volontaire pendant la Première Guerre Mondiale et combat à Verdun en 1916. En 1919, il est démobilisé et décoré de la Croix de Guerre et entre au séminaire de la Rue du Bac à Paris.
En septembre 1920, il est admis au Séminaire des Missions Étrangères de Paris, à Bièvres en Essonne où il sera ordonné prêtre le 19 décembre 1925. En avril 1926, il embarque à Marseille pour la mission d’Indochine où il est destiné. Il apprend la langue vietnamienne, prend le nom vietnamien de Père Sanh puis part fonder une mission à Djiring dans la région montagneuse. Il y fait construire une léproserie à l’écart du village où il sera aidé par trois religieuses venues de France.
En février 1941, il est nommé vicaire apostolique de Saïgon en pleine occupation japonaise puis évêque titulaire de Gadara et est sacré évêque le 24 juin 1941. En 1947, audience privée avec le Pape Pie XII à Castel Gondolfo en Italie.
En 1955, après la guerre d’Indochine, après avoir accompli sa charge pendant 15 ans et avoir recueilli des centaines de milliers de réfugiés, il donne sa démission sentant venir les premiers signes de la lèpre. Il est accueilli à la léproserie qu’il avait fondée à Djiring, dont le surnom est « le village de la joie », « auprès de mes enfants que j’ai le plus aimés, et auxquels, dans son infinie bonté, le divin Maître me permet de ressembler » écrit-il. Il y recevra la visite de l’Archevêque de New-York, le Cardinal Spellman, et mourra de la lèpre en 1973.
Jean Cassaigne sera-t-il prochainement béatifié ? L’église vietnamienne a engagé la procédure en faveur de cette cause.
Après cette visite instructive, poignante et inattendue, nous retournons sur notre Aire CCP de Grenade pour préparer les visites du lendemain, sous un bel arc-en-ciel.
À suivre…
Claire-Cerise