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1082 - Les mariages bretons d’autrefois !

Mettons-nous dans l’ambiance d’une toute autre époque avec ses rites et ses coutumes, tellement loin des nôtres et pourtant, si proches encore dans le temps !

En ce temps là, au siècle dernier en Bretagne, il n’était pas rare de recevoir 1000 convives à un repas de noce, fêté ainsi pour le bonheur de tous. Tout le monde était invité, venant du village et des environs. Ce n’était pas si couteux puisque chacun payait sa part !

En général le lieu était trouvé sur place : une grange, une crèche, un champ, la cour d’une ferme… On y tendait des draps et on ornait l’endroit de fleurs, c’était « faire le Paradis » disait-on. Le festin était concocté dans de grandes marmites et à grand renfort de bassines par de nombreuses cuisinières. Tripes, ragoûts de veau, poissons frits, le « kik rost » (service des rôtis),  fars variés et gâteaux traditionnels étaient au menu, arrosés de cidre et d’eau de vie.

 Les mendiants, les « chinous d’ pain », n’étaient pas oubliés et ils avaient même leur place à table.

Les convives étaient assis au fond des « tranchées » creusées pour l’occasion. Sur celles-ci, soit : des échelles étaient posées sur lesquelles on rajoutait des planches qui faisaient office de table ; soit : le sol, au fond de la tranchée, était soulevé en une motte de façon à pouvoir placer dessus des planches pour le même usage.

En Bretagne donc, les noces duraient plusieurs jours, car les préparatifs, les courses de chevaux, la cérémonie religieuse et le repas étaient entrecoupés de chansons, d’airs, de marches et de danses. En fait, à chaque moment de la noce correspondait une danse et à chaque région ses variantes et ses rythmes. La toute première danse intervient au matin des noces lorsque les sonneurs frappent chez le futur époux. Le biniou et la bombarde suivront ainsi le cortège jusqu’à l’église pendant qu’un autre sonneur accompagnera la jeune fille au moment où elle franchira le seuil de la maison paternelle. Après s’être donnés le sacrement de mariage, les jeunes époux sortent de l’église où parents et amis manifestent déjà leur joie sur la place, par des danses, des rondes, des gavottes…

Puis vient le repas et ses danses joyeuses…

Pendant tout le repas, beaucoup d’airs seront sonnés ainsi et beaucoup de rondes leur répondront : rondes en chaîne longue, gavottes, danses en chaîne ouverte, ridées à six ou à huit temps, contredanses, passe-pieds, danses en cortège, tours, tricots, dérobées… L’air de la soupe au lait, l’air du café, l’air de la quête… La danse des pauvres est engagée après le festin. Lorsque la nuit est bien avancée, on danse quelquefois encore une polka de fin de noce ou bien un air d’au revoir.

Partout en Bretagne, un rite a lieu aux alentours de minuit alors que tout le monde danse encore. Tout s’arrête tout à coup, et commence alors le découronnement de la mariée. Autour des mariés, tous les convives se placent en cercle. Puis, au son du violon et d’un chant traditionnel, à tour de rôle, chacun va retirer une épingle  de la couronne. Lorsque chacun a son épingle, le jeune marié rentre en scène. Il retire la couronne, embrasse sa femme et l’on se remet à danser de plus bel !

Mais les réjouissances ont une fin et il est l’heure pour les jeunes mariés de découvrir l’ « armoire à sommeil » : le fameux lit clos. Pièce maitresse du mobilier, il est orné de clous de cuivre et sculpté dans du châtaigner. Grâce à lui, après la fermeture de sa ou de ses deux portes, le couple trouvera l’intimité recherchée. Pour les accueillir, de beaux draps en chanvre, des édredons de plumes et un sommier fait d’avoine et de genêts.  

Il arrive que le destin de l’homme soit raconté sur la façade du lit. Sur la ou les portes, au centre, est  représenté le Bas-monde : en dessous l’Enfer et au dessus le Paradis où se trouve souvent une statue, soit de la Vierge soit de Sainte Anne.

FIN

Claire-Cerise

 

(Les images proviennent du Net)

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E
J'a vécu deux mariages en Bretagne, à Crac'h près de Auray : le 24 juillet 1971, celui de ma soeur aînée avec François, un pur breton. A l'entrée de l'église il y avait des bignous et on a dansé ensuite en ronde devant le restaurant où se déroulait le repas de noce. Et une semaine avant, la cousine de François, Monique, se mariait avec Jean Paul. La grand-mère de François vivait dans une chaumière (que j'ai visité) où un lit-armoire se trouvait dans une pièce. Il y a eu le lendemain du mariage de ma soeur et de François, le retour de noce. Bon week end et merci pour ta note très instructive. Bises.
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C
Coucou Élisabeth, Je vois bien Crac'h... il y a encore des binious (cornemuse) à la sortie des messes de mariage, si les mariés le veulent. Le lit-armoire se nomme "lit-clos" en Bretagne et n'est plus utilisé comme lit ou rarement. Quant au retour de noces, il est toujours d'actualité pour qui veut ! Tu as de beaux souvenirs bretons ;+)) ! GBizhous.
P
Bonjour Claire,<br /> J'ai lu avec grande attention ton article.<br /> De mes souvenirs de toute petite fille à la Pointe du raz, je me souviens de 3 choses "les pardons, les mariages et les enterrements" C'est vrai que c'était très festif et que les noces duraient au moins 3 jours. Des coutumes qui semblent si loin mais là je te parle des années 1950.<br /> Belle fin de semaine à vous deux. Bises
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C
Coucou Élisa, C'est amusant, nous allons justement nous rendre à Plogoff, soit ce samedi, soit en début de semaine prochaine, puisqu'il va faire beau pendant qq jours ! Du coup, je penserai à toi ! Et ce qui est amusant aussi, c'est que j'ai vécu à Paris jusqu'à mes 16 ans. Nous allions en Bretagne pendant les vacances d'été, puis nous avons quitté Paris pour nous installer définitivement en Finistère ! Et ce qui est encore amusant, c'est que j'ai vu une annonce d'une petite maison à vendre à Plogoff qui m'aurait bien plu pour les vacances ! Malheureusement elle est vendue mais elle correspond à ta description, sauf que celle-ci a maintenant tout le confort ( https://www.planete-immobilier.fr/immobilier/maison-ancienne-2-pieces-plogoff-29770-fr_VM896.htm ).
P
J'avais à peine 1 an lorsque j'ai pu la première fois aller à Plogoff (une des dernières maisons avant la Pte du Raz) Une minuscule maison Bretonne sans eau, sans toilette, sans ramassage des ordures. Pas de voiture non plus. Bien sûr à cet âge je ne m'en souviens pas. Mais chaque année par après je passais du 1er Mai au 1er Novembre ici et ensuite je revenais sur Paris. Enfant je n'ai jamais pu faire une rentrée des classes ou une fin d'année. A 9 ans étant une vraie sauvageonne ma mère m'a mise en pension (une vraie prison pour moi et j'avais un tel retard scolaire !)
C
Coucou Élisa, Tu étais à la Pointe du Raz dans les années 1950 ? Je ne connaissais pas encore la Bretagne puisque je n'étais pas née, ;+)) ! J'ai dû passer mes premières vacances bretonnes en 67, lorsque j'avais l'âge de raison. Et j'ai assisté à un mariage breton vers 1970. Rien à voir avec ce qui est décrit dans l'article ! Des souvenirs marquants sans doute pour toi ! GBizhous.
P
Coucou Claire,<br /> Tu nous présentes un billet magnifiquement documenté sur ce sujet.<br /> J'aime bien l'idée que chacun se joignait à la fête et apportait sa participation pour les mariages et que les mendiants aient leur place à la table.<br /> Quelle fête cela devait être.<br /> Merci aussi pour les documents photographiques. Impressionnante cette tranchée faisant office de table.<br /> Gros bisous et bonne journée.
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C
Coucou Pascale, merci de ton intérêt pour cette coutume qui montre combien les anciens aimaient faire la fête tout en étant raisonnables côté coût et astucieux côté installation. Maintenant ce sont soit les parents des mariés, soit les mariés eux-mêmes qui offrent. C'est sympa, mais tellement coûteux ! GBizhous.
A
Coucou cerise<br /> Pour ma part, je n'ai jamais connu ce type de cérémonie, mais nous n'avons pas vécu dans les mêmes années.<br /> Ça devait être beau et follement enivrant (dans tous les sens du terme), car les pichets devaient abonder sur les tables.<br /> Merci pour nous avons compté ces journées qui devaient rester dans la tête des mariés.<br /> J'espère que tu vas bien<br /> Passe une très belle soirée<br /> Gros bisous<br /> @lain
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C
Coucou Alain, C'était certainement de belles journées très joyeuses et fraternelles mais... sûrement bien arrosées en effet ! Bonne soirée également et Bizh bretonne.
Y
Merci pour ces belles explications. Une cérémonie multiple.<br /> Et plein de traditions à tous les niveaux.<br /> 1000 convives, payant pour la plupart.<br /> Jamais entendu cette coutume.<br /> Et bien observé cette planche à même le sol, <br /> une table bouteilles nombreuses y sont posées.<br /> Et au final, ce lit clos. Pièce d'ébénisterie.<br /> Tu sais comme j'aime ça. Et des clous pour sceller l'union.<br /> Sur ma droite dans la pièce qui me sert de bureau,<br /> armoire en châtaigner, venant de là bas. 1908 en inscription.<br /> Belles ferrures en laiton. À plus, et merci pour ce brillant exposé.<br /> ✅ Yann
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C
Coucou Yann, Tant mieux si tu découvres cette coutume et tant mieux si mon exposé t'a plu. Ces traditions ont disparu et pourtant, elles sont encore assez proches. Il y a des coutumes dans chaque régions de France qu'il est bon de se remémorer, puisque ce sont nos racines ! Bizh bretonne
M
Quelle ambiance, dommage que cela se perde de nos jours ! Je viens de voir que tu es partie en Crète, mon fils y va aussi en octobre !<br /> Bonne journée à vous deux bisous !
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C
Coucou Martine, Oui nous sommes partis en Crète pour notre voyage de noces mais, nous n'avons pas vu toute l'île donc, il faudra là aussi, que nous y retournions !! Bon voyage à ton fils, il va aimer ! GBizhous.
V
Holala, ça devait être quelque chose!!! C'est joli ces vieilles photos, et le système des tranchées ingénieux!!! Gros bisous Claire. cathy
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C
Coucou Cathy, C'est vrai que ce système était ingénieux. Je vais y réfléchir pour l'été prochain, hi hi ! GBizhous.
B
bonjour Claire , eh bien une page d'histoire en bretagne sur ces mariages !! qui durait longtemps alors vive les fêtes et mariages d'autrefois ! et l’ « armoire à sommeil » ah oui encore une autre coutume que j'apprend et ... vive les mariés hi hi gros bisous a+ j'ai reçu ta news ce matin que je ne recevais plus depuis +++ ?
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C
Coucou Bébert, Oui, les mariages duraient longtemps... il faut dire aussi que les voyages de noces n'existaient pas et que les réjouissances n'étaient que sur place, après la cérémonie religieuse ! Maintenant, on s'envole à l'étranger, loin des proches, ce n'est plus du tout la même ambiance ! En ce qui nous concerne, nous sommes partis une semaine en Crète ! Oui, la NL est enfin de retour ! Je l'ai réclamée depuis longtemps à l'équipe qui avait sans doute un problème pour y remédier ou d'autres chats à fouetter !! GBizhous.
D
Incroyable !!!!!!!!!!<br /> J'ai reçu un mail pour me prévenir de cet article !!!<br /> Super ce reportage sur les coutumes bretonnes.<br /> Bisous et bonne journée Claire
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C
Coucou Didier, Oui l'équipe d'Ekla a enfin réussi à faire, que ceux qui ne recevaient plus la NL la reçoivent de nouveau !! Elle a mis du temps mais cette histoire est maintenant réglée, ouf !! Les coutumes bretonnes sont encore proches et pourtant, que cela parait loin, très loin ! GBizhous.
C
Kikou Claire. On est bien loin de ces traditions aujourd'hui, ces fêtes de mariage étaient donc un moment fort en Bretagne. Tiens, il faudra que je lance une recherche sur les mariages en Savoie, histoire d'en savoir plus sur les coutumes dans ma région d'adoption. Bonne journée et bises
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C
Kikou Xtian, Bonnes recherches de ton côté dans les traditions savoyardes ! Tu vas sûrement trouver de quoi raconter aussi !! Belle journée et GBizhous.