Gatteville-Phare, nous allons visiter Barfleur !
Il est plus long de le dire que de le faire, les kilomètres entre eux se résumant à 2 et quelques mètres ! Et nous voilà dans ce beau petit port, bordé de jolies maisons de pierres égayées par des fleurs abondantes et généreuses !
Nous marchons d’un pas assuré vers l’entrée du port tout en les admirant.
L’une d’entre elle fut occupée pendant 3 ans de 1932 à 1935, par le peintre (clic) néo-impressionniste Paul Signac (clic), qui aimait la compagnie des pêcheurs et travaillait face à la mer et au phare.
Nous continuons d’avancer et entrons dans l’église St Nicolas…
Après un premier édifice du XIème siècle, disparu suite aux guerres de religions, l’église actuelle fut construite au même emplacement en 1630 pour se terminer deux siècles plus tard en 1827.
Le clocher, quant à lui, fut construit en 1695.
Nous déambulons dans la nef, entre les gros piliers et découvrons la décoration des murs.
Pas de Jehanne cette fois mais nous lirons la vie d’une religieuse, enfant du pays, qui a été canonisée en 1925. Née à Barfleur le 28 novembre 1756, Julie Postec y crée une école pour les enfants pauvres qui rayonnera jusqu’à la Révolution. Au plus fort de la Terreur, Julie cache chez elle les hosties consacrées et porte en secret la communion aux malades. Lorsque la paix religieuse revient, Julie fonde en 1807 à Cherbourg, la Congrégation des pauvres Filles de la Miséricorde, et devient elle-même religieuse sous le nom de Sœur Marie-Madeleine.
Après 25 ans de pérégrinations à travers tout le Cotentin, elle entreprend à 76 ans de rénover sans un sou, l’abbaye de St Sauveur-le-Vicomte. Grâce à des dons qui affluent au fil des ans, le projet sera mené à bien. Sœur M-M y meure le 16 juillet 1846.
Il y a ainsi dans nos contrées des gens exceptionnels, au destin hors du commun, qui ont dévoué leur vie aux autres, sans tapage. Cette Congrégation existe toujours et a proliféré à travers le monde puisqu’on y dénombre plusieurs centaines de sœurs, dont deux ont été béatifiées respectivement en 1951 et 1990 !
Nous ressortons de l’église, contents d’avoir appris toutes ces choses et continuons notre balade autour du port. Celui-ci était très important au Moyen-âge… On dit qu’en 1066, le navire de Guillaume le Conquérant qui le mena en Angleterre, fut construit à Barfleur.
Il y a sur un rocher, un écusson qui rappelle cette traversée.
Au XI et XIIème siècles les Ducs de Normandie étant également Rois d’Angleterre, le port de Barfleur devient leur port habituel. Survient alors en 1120, le naufrage de la Blanche Nef qui transportait la fine fleur de la noblesse normande, dont Guillaume, fils d’Henri Beauclerc, Roi d’Angleterre.
Ce naufrage marque un tournant dans l’Histoire car c’est à ce moment là que la lignée mâle de Guillaume le Conquérant en s’éteignant, laisse la place aux Princes d’Anjou sur le trône d’Angleterre. Comment ? Par le mariage de Mathilde, fille d’Henri Beauclerc, avec Geoffroy Plantagenest qui agrandit l’empire anglo-normand et renforce le port de Barfleur ! C’est passionnant ne trouvez-vous pas ?
Et puis en 1204, la prise du Château Gaillard par le Roi de France Philippe Auguste, entraîne l’annexion de la Normandie à la France. A partir de ce moment là, le port de Barfleur perd son rôle militaire pour ne conserver que son rôle commercial.
Mais au cours de la Guerre de Cent ans, en 1346 exactement, Barfleur est détruit par les anglais avec ses 9000 habitants. Toute trace de la ville médiévale disparait, aidée par la suite par l’érosion marine et l’élévation du niveau de la mer.
Nous continuons à marcher sur les quais construits de 1843 à 1875 avec la grande jetée. Barfleur sera la première Station de la SCSN (Société Centrale de Sauvetage des Naufragés) créée en 1865, qui deviendra SNSM (clic) (Société Nationale de Sauvetage en Mer) en 1967.
Actuellement, un musée a été ouvert dans son local, défendu par cet ancien canon qui a participé à la Bataille de Barfleur en 1692 contre les anglo-hollandais (clic) (un désastre pour Louis XIV !).
image du Net
Et bien sûr, Barfleur vivra le débarquement de 1944, heure par heure et jours après jours !
Notre tour de Barfleur, touche à sa fin et nous retournons vers Le Baluchon, impatient de reprendre sa route…
Et mardi 2 septembre…
Étonnante épitaphe !
Claire-Cerise