Avant de lire l'article de cette page, je vous propose de suivre ce lien (clic) pour connaître la réponse au jeu de la semaine passée !
Merci à vous d'y avoir participé ! GBizhous !
Le 30 août dernier, alors que la météo ne promettait rien de reluisant côté ciel, mais que la pluie décidait quand-même de disparaitre pour quelques heures, nous nous sommes retrouvés à prendre l’air du côté de Dirinon, une commune qui se trouve entre Landerneau et Plougastel-Daoulas dans le Finistère.
Pourquoi là ? Une envie de marcher autour de ce petit étang qui, nous l’avons appris sur place, continuera de vivre jusqu’à ce que mort s’ensuive ! Pourquoi ça ? Parce que l’étang de Roual est un étang "oligotrophe" qui doit se combler naturellement dans le temps. C'est-à-dire que, n’étant pas alimenté suffisamment en sels minéraux, il évolue doucement et naturellement vers des tourbières qui, elles-mêmes, se transformeront en boisement petit à petit. Cela prendra des siècles, mais cela viendra !
Avant la création en 1622 de cet étang qui s’étale sur 9ha et de son moulin, cette zone humide était déjà une tourbière. Depuis sa mise en fonction, l’étang alimentait le moulin en eau qui subvenait ainsi aux besoins en farine de la population locale.
En amont, un petit bassin alimente deux ruisseaux : Le Roual qui prend sa source à Dirinon et Le Linglas qui prend sa source à Loperhet. En aval donc et avant de se jeter dans l’estuaire de l’Elorn, ces eaux traversent l’étang du Roual qui se trouve dans une cuvette marécageuse appelée « yeun » en breton. Une cluse fermant la vallée, permit la création de l’étang et de son moulin. C’est ainsi que cette zone devint un milieu aquatique.
Dans ses eaux furent introduites des truites « arc-en-ciel ». Autour de lui et sous ses eaux, la vie sauvage aux multiples visages s’organisa au fil des saisons. Les oiseaux animent l’étang en hiver, pendant que les libellules s’en chargent en été avec leurs ballets aériens. Pendant plus de 300 ans, pour que le moulin fonctionne, l’étang fut curé régulièrement tous les 5 ans provoquant le maintien du système aquatique contre l’évolution naturelle.
Aujourd’hui, le moulin ne fonctionnant plus, l’étang livré à lui-même permettra à l’évolution naturelle de reprendre ses droits dans le temps en le faisant disparaitre au profit d’un marécage. C’est triste de savoir cela, il est si joli avec ses reflets, ses bords herbeux et boisés et ses jolies maisons contemporaines qui se sont installées au fil de l’eau pour profiter de lui ! Les riverains pouvaient encore s’y baigner dans les années 1970 !
Depuis, des algues vertes ont fait leur apparition et, même si celles-ci ne sont pas dangereuses, elles ne poussent pas à la baignade. Nous sommes venus avec nos enfants lorsqu’ils étaient plus jeunes, pour y faire évoluer un joli voilier télécommandé, que nous avons toujours d’ailleurs et qui passera aux petits-enfants lorsqu’ils seront en âge ! La disparition de l’étang n’est pas imminente, alors profitons-en encore !
Quant au moulin, ses ruines se dressent en contrebas de l’étang. Sur son pignon Sud se trouve cette inscription : « Ollivier Coatnempren/seigneur du Rouazle a faict/faire ce moulin et chaussée lan/mil six centz et vingt et devx ». Je n’ai rien trouvé d’autre quant à son histoire. Dommage !
Après avoir fait quelques pas dans un sens puis dans l’autre sur les rives de l’étang… nous remontons en voiture en direction du bourg…
Et mardi 3 novembre...
Intermède !
Claire-Cerise