Suite Art.800
Après Redon et ses environs, nous voilà en Brière et ça se voit !
La Brière est une immense étendue plate qui s’ouvre sur l’estuaire de la Loire. L’eau y est reine car elle est partout et du coup, les habitants ont toujours été très à l’aise sur elle par la force des choses ! Ils étaient autrefois à l’écart d’un monde souvent méprisant qui les considérait comme des « canards » et il n’était pas rare que certains piquent des colères lorsque des « coin-coin » moqueurs se faisaient entendre sur leur passage ! Même Chateaubriand les dépeignait « sous un jour peu flatteur ».
Spécialistes du travail du bois, charpentiers navigants ou dans les ports, les briérons étaient très importants au XVIIIème siècle et très recherchés pour la construction et l’entretien des navires. Ils restèrent les meilleurs, même après l’arrivée à St Nazaire d’une main-d’œuvre abondante venant des campagnes à partir des années 1860, faisant suite à la création de grands chantiers ! C’est à ce moment là que les navires en fer puis en acier firent leur apparition et bouleversèrent les techniques de construction. Et c’est aussi à ce moment là que de nouveaux métiers apparurent dont celui de « traceur de navire » (clic) le plus noble d’entre eux.
Celui-ci consistait à dessiner le prototype sur bois du bateau en grandeur réelle ! JF a connu quelqu’un qui était « traceur » et qui dessinait ses prototypes grandeur nature directement sur un plancher en bois dans une salle immense des chantiers navals de Lorient ! Lorsque le travail était terminé le plancher était poncé pour pouvoir en commencer un autre ! Même après la création des écoles d’apprentissage sur les chantiers après la guerre 1914-18, les constructeurs recherchaient toujours les traceurs briérons grâce à leur réputation.
Nous nous arrêtons au passage dans la commune de St Joachin, Capitale du Parc naturel régional de Brière qui est implanté sur une zone marécageuse de 19 000 hectares, appelée Grande Brière Mottière, entre l’estuaire de la Loire et celui de la Vilaine. Nous descendons du CCar pour aller prendre quelques photos typiques de ce milieu mythique où la végétation et l’eau se côtoient en permanence. La Grande Brière était la propriété de 14 paroisses sous l’Ancien régime puis de 21 communes dues à des détachements, après la Révolution.
En Bref, pour la grande Histoire, en 1461 le Duc de Bretagne reconnaît les droits des habitants de Brière par une lettre patente ratifiée par sa fille, la Duchesse Anne de Bretagne. Puis les dates s’enchaînent…
Le 20 juin 1677 voit l’arrivée d’un chapelain à St Joachim, réclamé par les fidèles qui construisent la première chapelle dédiée aux parents de la Vierge Marie : St Joachim et Sainte Anne (Patronne des Marins). En 1745, la paroisse St Joachim devient succursale de Montoir de Bretagne et prend le nom de Saint Joachim la Trêve. Désormais les baptêmes s’y célèbrent et le cimetière est créé autour de la chapelle. En 1783, une église remplace la chapelle devenue trop étroite. Le 28 janvier 1784, « Louis XVI reconnaît tous les droits de propriété des habitants de la Brière en mettant l’accent sur le fait que la paroisse de Saint-Joachim a fourni constamment au service du roi, de 850 à 900 marins, nombre jamais égalé par aucune paroisse maritime ». En 1789, la paroisse de St Joachim obtient son autonomie. Sous la Révolution, elle devient une commune sous le nom « Les Isles » et fait partie du canton de Pontchâteau et de l’arrondissement de St Nazaire (Après la Révolution, elle retrouvera son nom initial). En 1793, les troupes révolutionnaires incendièrent l’église. En 1803, une nouvelle église est érigée par le premier curé de la paroisse, Jacques Vaillant. Mais un nouvel incendie, accidentel celui-là, détruit l’église en 1858 qui sera remplacée dans un premier temps par un lieu de culte en bois. L’église actuelle a été édifiée et mise en service entre le 14 juillet 1861 et le 23 novembre 1862. Elle a été consacrée le 30 septembre 1895. Nous n’irons pas jusqu’à elle, pressés par d’autres découvertes à venir ! Mais avant, je dirais encore que les briérons ont participé activement aux 2 dernières guerres mondiales et que la Brière à son lot de "morts pour la France" !
Image du Net
Voilà donc un petit résumé de l’Histoire de St Joachim qui résume à elle seule l’Histoire de la Brière ! Mais il nous faudra revenir car il y a tant de choses à découvrir encore. Et pour ceux qui voudront nous y devancer, vous trouverez sur ce Site (clic) tout plein d’idées de promenades et de coups de cœur assurés !
Et mardi 3 mai...
Face au Croisic…
Claire-Cerise