Suite Art.901
C'était en 2018 !
10 jours après le départ de Sainte Anne d'Auray (56)
12 avril 2018 - Après avoir quitté Jean Bernard, nous retrouvons notre Canal à 9h30. Même sous la grisaille, nous sommes contents de le retrouver et nous allons le suivre ainsi toute cette journée.
À midi nous arrivons à l’écluse de Cramezeul où nous découvrons trois jeunes, 1 garçon et 2 filles, en train de rénover la maison éclusière. Le garçon et l’une des filles sont en couple et ont fait dernièrement un périple en France, à pied et avec une petite tente, sur une période de 10 mois ! La marche.. ils connaissent bien ! Tous les trois ont présenté un projet qui a été retenu par le Département. Ils sont donc en train de remettre la maison éclusière en état pour pouvoir y construire un fournil, leur projet étant de faire du pain bio cuit au feu de bois et de proposer une restauration rapide aux touristes du Canal. Super ! Nous qui trouvions effectivement que rien n’était fait dans ce domaine tout le long du chemin de hallage, nous sommes enthousiastes et nous félicitons leur initiative ! Mais en attendant, nous arrivons un peu trop tôt dans leur projet pour pouvoir profiter du résultat final, alors ils nous offriront le café et nous proposeront de profiter de leurs chaises et table de jardin pour pique-niquer plus confortablement. Nous accepterons d’autant plus que le soleil se montrera à cet instant pour ne plus nous quitter jusqu’à notre étape du soir !
Après cette étape enrichissante, nous reprenons notre marche mais cette fois pour un temps relativement court, notre bivouac se trouvant à l’écluse de la Tindière, dans la maison éclusière que nous avions tellement appréciée lors de notre marche vers Brest, il y a 6 mois. Pour aller jusqu’à elle, il nous faudra passer 2 autres écluses et puis, nous l’apercevrons de loin et tous nos souvenirs nous reviendrons en tête au fur et à mesure que nous nous en approcherons.
Après nos petits 12km730 du jour, c’est avec plaisir que nous retrouvons Sylvie qui est là et qui nous accueille avec un verre de sirop de fraise pour moi et une bonne bière brassée par la propriétaire de l’écluse de Bougard, pour JF.
Nous discutons de nos étapes précédentes avec Sylvie car bien sûr, tout le monde se connait sur le Canal et dans un rayon de plusieurs kilomètres. Ainsi, elle connait parfaitement bien nos 3 jeunes qui nous avaient parlé d’elle également, mais aussi, Jean et Claude Bernard et le gîte au « Nid d’Omer » que nous n’avions pu réserver cette fois-ci, puisque déjà pris. Nous sirotons nos boissons rafraîchissantes et suivons Sylvie dans la chambre réservée aux pèlerins qui se trouve à l’étage. La fois précédente nous avions réservé une des 2 chambres du bas, hyper tendances, toutes neuves et d’une propreté exemplaires. La chambre des marcheurs est idem car tout avait été remis à neuf dans la maison, alors que le projet de Sylvie d’y ouvrir un gîte avait été accepté là aussi par le Département. La salle de bain, en continuité, est spacieuse et moderne. Nous pourrons comme tous les soirs, avoir notre petit moment de calme pour se poser, se doucher, laver nos vêtements et envoyer nos photos et notre compte-rendu du jour à famille et amis. Tout cela nous occupe généralement jusqu’au dîner.
Il nous arrivera aussi de ressortir une fois prêts, pour aller visiter ce qu’il y a à voir autour de notre lieu de bivouac. Ce ne sera pas le cas ce soir là puisque nous avons pour seul voisin, notre ami le Canal. En revanche, un autre pèlerin de St Jacques, parti du Mont St Michel le 3 avril, arrivera alors que nous avons terminé de nous préparer. Il s’installera dans la même chambre que nous qui est séparée en deux par un rideau blanc, ce qui est une gentille attention de la part de notre hôtesse.
Nous laisserons Philippe se préparer à son tour. Nous descendrons dire au revoir et remercier Sylvie qui, pendant tout ce temps, préparait notre dîner avant de rentrer chez elle. Nous dînerons donc de nouveau dans notre jolie maison éclusière de la Tindière mais, cette fois, avec Philippe qui est retraité depuis le 30 mars et qui a pris le Chemin le 3 avril sur un coup de tête, sans aucune préparation au préalable ! Sans le lui montrer, nous sommes abasourdis, nous qui nous préparons physiquement depuis des semaines ! Il est d’ailleurs ennuyé car il a une cheville douloureuse depuis 3 jours !!
Après s’être rassasiés tout en devisant tous les trois, nous montons dans notre jolie chambre d’un soir pour s’endormir vite fait bien fait. Autant est sympathique le rideau blanc qui nous sépare de Philippe et nous de lui, autant il s’avèrera inefficace contre les ronflements de notre gentil voisin mais ça, c’est l’inconvénient prouvé et reconnu des dortoirs, et Thomas puis Philippe, ne seront que les 2 premiers maillons d’une longue chaîne qui, au fur et à mesure de notre avancement, confirmera cette évidence !
Le 13 avril - Nous petit-déjeunerons avec Philippe à 8h et nous découvrirons grâce à nos Smartphones que Thomas justement, nous devance de 3 jours !! Sa photo a été publiée sur la page Facebook de l’Association bretonne des Amis de St Jacques, lors de son passage à Nantes le 11 avril. Mazette ! Il est temps de lever le camp ! Après avoir quitté notre maison éclusière en compagnie de Philippe, nous quitterons définitivement notre Canal quelques kilomètres plus loin et nous commencerons à distancer notre compagnon de marche car sa cheville le fait toujours souffrir.
À un moment donné nous nous trouvons dans un petit chemin creux qui va se révéler complètement boueux en son milieu. Des deux côtés nous sommes cernés par les talus qui sont suffisamment hauts et recouverts de ronces pour qu’apriori nous ne pensions même pas à les franchir ! Revenir en arrière ? Trop loin ! En s'arqueboutant pour jeter un coup d’œil par-dessus le talus de gauche, nous nous rendons compte qu’un tout petit sentier longe le chemin creux. L’apriori devient une certitude, nous escaladerons le talus et tant pis pour les ronces et les orties ! À ce moment là on se dit que Philippe ne pourra pas faire notre tour d’acrobatie. Il lui faudra forcément retourner en arrière ou s’enfoncer dans la boue s'il s'engage dans ce chemin, il n’aura pas d’autre alternative. JF appelle Sylvie à la Tindière et lui demande le n° de portable de Philippe.
Philippe est au bout du fil et JF le prévient de l’obstacle qui l’attend et lui conseille de passer par le champ. Oui, mais voilà... Philippe s’est perdu ! Il marche sur une route et espère être en direction de Sucé-sur-Erdre. Ne pouvant rien faire de plus pour lui, nous poursuivrons notre Chemin et croiserons un marcheur parti de Clisson pour finir au Mont-St-Michel. C’est un ancien jacquet, il a fait St Jacques en 2007 au départ de Tours. Notre homme est bavard, il nous racontera qu’à St Jean d’Angély, il y rencontra sa future femme qui elle, était partie d’Héric (56) ! Ils se croiseront plusieurs fois sur le Chemin et se retrouveront à St Jacques. Et puis, ils rentreront en France ensemble pour ne plus se quitter ! Depuis, ils font un Chemin par an. C’est une jolie histoire et nous le lui disons. Il se remet en branle car, dit-il, sa compagne l’attend à Héric pour se joindre à lui. Cette fois, c’est vers le Mont St Michel qu’ils vont diriger leurs pas ! On se souhaite un « Bon Chemin » et partons chacun de son côté. Arrivés à Sucé-sur-Erdre à 12h15..
Nous tombons en pleine sortie des écoles ! Il y a des jeunes partout !
Nous nous installons sur un muret qui fait le tour du grand parking et nous pique-niquerons ainsi, au milieu des bruits de cette banlieue nantaise. De loin, nous apercevrons Philippe qui continue son cheminement bon gré mal gré. Nous ne le verrons plus puisqu’il fera une pause chez sa fille le w-end suivant. Après nos 17km170 du jour, nous arriverons à la Chapelle sur Erdre où nous irons prendre une boisson sur une terrasse avant d’aller sonner à la porte de notre nouvel hébergeant.
Celui-ci nous ouvrira et nous accueillera très gentiment. Dominique est veuf. Il a fait en 2008 le Chemin de St Jacques en une seule étape en partant de chez lui. Depuis 2009, il héberge les pèlerins de passage et nous lui en sommes reconnaissants car c’est une charge qui n’est pas négligeable. Pour la première fois depuis notre départ de la maison, nous dormirons dans des draps ! Nous laisserons nos duvets dans nos sacs sans rechigner, mais avant, Dominique nous invitera à sa table et nous bavarderons tout le long du délicieux dîner avec cet hôte aux multiples bénévolats !
Le lendemain 14 novembre et après avoir petit déjeuné avec Dominique, nous prendrons congé à 9h, car la route est longue encore ! À suivre...
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Cumul : après 12 jours de marche = 222km250
Claire-Cerise