• 267 - Un bateau peut en cacher un autre !

    bateau9

     

    Rencontre d'un navire au passé mouvementé !

     

    Pour la Communauté "Vestiges" de Sherry

    L'histoire d'une épave !

     

    Suite de l’art. 266

     

    L’article d’hier sur Landévennec se terminait ainsi…

    …Dans les profondeurs de l’Aulne, sur les lieux de l’ancienne Station Navale qui se trouve à nos pieds… gît l’épave d’un prestigieux bateau oublié ! 

    Landévennec l'Anse de Penform

    C-C va donc essayer de faire remonter à la surface,

      L’histoire de celui-ci…

     

    Au Belvédère, où nous étions à la fin de l’article d’hier, se dresse un panneau d’information qui nous révèle qu’un navire repose dans les profondeurs de l’anse où l’Aulne se perd.  C’est donc, dans l’anonymat le plus complet que cette épave se cache dans le cimetière de Landévennec.

    Photo trouvée sur le Net

    l'Armorique épave

    Une épave pourtant importante, riche en histoire et bien connue dans la mémoire locale des gens de mer puisque qu’il était le navire de l’Ecole des Mousses nommé l’ « Armorique » ! Mais cette épave a une histoire qui se perd dans les archives… et qui, une fois reconstituée, retrace une épopée qui va nous emmener loin de l’ « Armorique »… vers l’Orient… où naviguait ce beau navire appelé alors le « Mytho » !

    Derrière l’ « Armorique », navire école prestigieux qui sommeille aujourd’hui dans les eaux bretonnes par 22 mètres de fond, se cache donc un navire plus prestigieux encore le « Mytho »!

    Cette découverte ne se trouve pas sur le panneau d’information du Belvédère…   

    Claire-Cerise l’a trouvée en fouinant… Avec étonnement, elle va tomber sur le compte-rendu  de l’Expédition Scyllias (http://www.scyllias.fr/)  qui, après avoir plongée en 2007 sur cette épave majestueuse par sa taille et remarquable par son état de conservation, fouillera dans le passé de celle-ci.

    eau013

     

    Voici donc la grande Epopée du « Mytho » et de l’ « Armorique » !

     

    Avant le lancement du « Mytho » va se dérouler, au Palais du Trocadéro à Paris, une manifestation populaire, artistique, ethnographique et scientifique : l’Exposition Universelle. Nous sommes en 1878. Les officiels français vont y vanter le savoir-faire de nos industriels et vont profiter de l’Exposition pour se situer au meilleur rang sur le marché de la navigation à vapeur occidentale.

    Le « Mytho », ambassadeur des technologies nouvelles, va donc attirer tous les regards. Lancé en 1879 à l'arsenal de Cherbourg, l'imposant transport de troupes est un mi-voilier, mi-steamer.

    Le Mytho

    A cette époque, la meilleure route vers la Chine est celle tracée par le Fleuve Rouge. Pour la maîtriser, découvreurs et marins décident de conquérir Le Tonkin.

    Fleuve Rouge

    Le « Mytho » quitte Toulon le 28 mai 1880 avec d’autres navires qui amènent le corps expéditionnaire, les compagnies d’infanterie de marine et les canons. Hanoï est conquise en 1882 mais, devant les pirates chinois infiltrés dans le Fleuve Rouge, Jules Ferry décide la guerre.

    De 1880 à 1887, le « Mytho » va effectuer une rotation annuelle entre la France et la Cochinchine. Chaque voyage est suivi d’un carénage à Cherbourg et, lors d’un de ces retours vers la France  le bateau va se transformer en navire-hôpital très bien aménagé.

    En décembre 1881, le navire se rend en Tunisie pour évacuer 300 malades vers la métropole. Il va également mouiller au large de Dahomey en Afrique (le Bénin actuel) où il embarque 1200 malades.

    Puis il reprend ses voyages orientaux.

    Le « Mytho » participe le 12 mars 1884 à la prise de Bac Minh.

    Bac Minh

    Et, c’est en 1909 que le « Mytho » arrive à Brest !

    Il va alors devenir à la fois caserne et école. Le « Mytho » va être rebaptisé  le « Bretagne IV » en 1910 puis l’« Armorique » en 1912. L’ « Armorique »  va être le « témoin de l’évolution radicale d’une marine qui l’avait fait naître dans un autre temps, poussé par les vents et l’ardeur du charbon ».

    L'Armorique

    Voici comment était organisée la vie des Mousses à bord de l’ « Armorique » :

    La répartition était basée sur le niveau d’instruction générale, ce qui facilitait l’organisation des cours dispensés par des professeurs de l’Education nationale.

    Les plus calés étaient les Tribordais,  les Bâbordais constituant l’autre groupe.

    Beaucoup de disciplines étaient ainsi enseignées à bord comme :

    - Le matelotage (art d’utiliser les cordages et d’y faire les nœuds propres à sécuriser chaque manœuvre).

    - L’Instruction Militaire, l’apprentissage des différents grades de la Marine, l’enseignement des signaux à bras utilisés pour la communication rapprochée entre deux navires.

    Le 18 juin 1940, lors de l’arrivée des allemands à Brest, l’ « Armorique »n’est pas sabordé. Ce sont les allemands qui décident, ne sachant que faire de ce navire d’un autre âge, de le mettre à l’ancre dans l’Anse de Penform, le plan d’eau du cimetière de Landévennec. Le vieil-Armorique va devenir à la fois un navire-atelier, un dépôt de matériel, une caserne.

    bretagne - Finistère

     

    Voilà donc l’Histoire de ce bateau glorieux qui finit, complètement démantibulé, comme un vulgaire ponton dans l’Anse de Penform à Landévennec

    Il coulera à cet emplacement lors d’un bombardement en 1944 !

     

    N'est-ce pas une histoire passionnante ??

     

    FIN

     

     

    Pour changer complètement de sujet mais toujours à Landévennec, demain…

    « Et si on dirait qu’on rejouait ! »

     

    Claire-Cerise

     

    vague5

     

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