Virée Automne 2024
Suite Art.1047
Ce 16 octobre au matin, après avoir visité le village de La Romieu, nous poussons donc la porte de l’Office du Tourisme et prenons nos billets pour la visite de la Collégiale Saint Pierre qui est un ensemble constitué d'un cloître, d'une église, de deux tours et des restes d'un ancien palais.
L'église et le cloître sont classés au titre des monuments historiques depuis 1901, la collégiale est également classée au Patrimoine Mondial par l'Unesco. Nous l’avions visité il y a 13 ans, mais le souvenir est tel que nous ne pouvons résister à une deuxième visite.
Tout d’abord, il y a un petit film qui remonte le temps jusqu’à l’origine de La Romieu, déjà évoquée dans l’article précédant. Ensuite, entre en scène au XIVème siècle, le Cardinal Arnaud d’Aux qui appartenait à la noblesse locale et était parent de Bertrand de Got, le futur Pape Clément V en 1305, avec qui il aurait noué une solide amitié.
« Ce gascon, favorisé par le sort, a voulu laisser le témoignage durable d'une fortune aussi rare. A l'exemple d'autres cardinaux d'Avignon, il le conçut sous l'aspect d'une "livrée" ou palais auquel fut jointe une fondation pieuse, et il établit le tout à La Romieu en 1312, c'est-à-dire au berceau même de sa famille ». Il acheta le départ des Bénédictins de St Victor de Marseille avec l’autorisation du Pape Jean XXII dont il était le camérier jusqu’en 1319 et construisit à la fois un palais pour son habitation et un collège de chanoines. Pour donner de l'éclat au service divin, Arnaud d'Aux dota la Collégiale richement et minutieusement en ornements, dont des reliques de plusieurs saints. Il mourut en 1321.
Ensuite, l’Histoire de la Collégiale de La Romieu fut marquée par les dévastations qu’y commirent les protestants en 1569. Ils pillèrent, saccagèrent, volèrent et firent périr un certain nombre de prêtres dans les flammes. La Révolution fit disparaître les religieux. Les habitants choisirent l’église St Pierre comme église paroissiale ce qui provoqua la démolition de l’église ND, devenue trop petite. Nous sortons de la salle vidéo et franchissons le seuil du cloître.
Celui-ci est magnifique et nous en faisons le tour à petit pas, nos APN à la main !
Lieu de vie et de prières, le Cloître a probablement été construit après l’église mais en même temps que le clocher. Il était uniquement réservé aux chanoines et possédait deux étages en bois qui furent détruits en 1569.
Les chapiteaux sont ornés de feuillages et de figurines. Les animaux s’associent souvent à un personnage, tout comme le décor floral.
Ayant fait le tour du cloître, nous entrons dans l’église Saint Pierre qui était entièrement peinte à l’origine.
De ce décor peint, ne subsistent que trois écussons au dessus de la porte d’entrée, dont deux semblables portent les armoiries des seigneurs d’Aux.
Nous poursuivons notre visite par la Tour de la sacristie qui possède trois étages desservis par un escalier à vis. La salle inférieure sert encore de sacristie de nos jours. Elle est la seule à avoir conservé son décor peint.
Vient ensuite la salle capitulaire, où le chapitre se réunissait, puis la salle des archives. Nous pénétrons dans la tourelle carrée où se trouve l’escalier à vis qui monte aux étages supérieurs.
« Sur 11 marches, cet escalier est à double révolution autour d’un noyau central. Dans le petit couloir semi-circulaire creusé dans le mur pour rejoindre les deux accès, on trouve trois petites meurtrières qui permettent de voir le cloître, l’église et la tour du Palais. Construit sur le même schéma que celui de Chambord, cet escalier qui date du XIV siècle était certainement conçu dans un objectif de défense ».
Nous voilà maintenant dehors, face à ce qui reste du Palais du Cardinal qui fut acheté bien national à la Révolution et fut vendu carrière de pierre.
C’est devant cette Tour dite « du Cardinal » que nous terminons notre visite.
Après avoir longé les murs de l’église, nous ressortons à l’air libre pour aller déjeuner, avant de quitter définitivement La Romieu !
À suivre…
Claire-Cerise